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© Citizenside

 

(Re)découvrez le discours que nous avons lu ce dimanche 20 avril 2014, à l'occasion de la manifestation statique organisée à Arles. Nous espérons avoir apporté un éclairage sur certaines données qu'il est bon de faire savoir au grand public. Bonne lecture : 

 

Bonjour à tous,

 

Pour ceux qui nous découvrent, nous sommes l'association Animalter et notre objet est de dénoncer toutes les formes d'exploitation des animaux (dans l'alimentation, les cosmétiques, les spectacles, la mode ou encore les adoptions d'animaux de compagnie) et de proposer des alternatives pour un comportement plus responsable envers les animaux.

 

Nous sommes basés à Marseille depuis 2011 et par cette implantation géographique, nous sommes bien sûr directement concernés par la problématique des corridas.

 

Comme vous le savez, malgré les nombreux recours juridiques qui ont été portés jusqu'au Conseil constitutionnel en septembre 2012 pour faire valoir l'illégitimité de la corrida de bénéficier d'une dérogation au délit d'acte de cruauté édicté par le Code Pénal, l'Etat Français a curieusement affirmé le caractère légal de la manifestation de sadisme que constitue la corrida.

 

Nous nous joignons à l'action de ce jour pour interpeller à juste titre les pouvoirs publics sur plusieurs thématiques qui méritent à leur tour toute notre attention.

 

Nous dénonçons ainsi le financement des corridas et des écoles de tauromachie par les collectivités territoriales. Nous nous offusquons de l'ouverture des corridas aux enfants alors même que de plus en plus de spécialistes de l'enfance confirment la nocivité de ces démonstrations violentes pour leur développement psychologique. Enfin, nous émettons une forte critique envers l'ONU qui, à travers son institution internationale qu'est l'Unicef, tolère que certaines dispositions de la convention des droits de l'enfant soient ouvertement bafouées par des pays membres comme la France.

Concernant la question des subventions,

Il est inadmissible que le Conseil Régional (CR) de PACA ainsi que le Conseil Général des Bouches-du-Rhône (CG 13) dilapident l'argent du contribuable. Ainsi, pour le CG 13, entre 2010 et 2013, plus de 300 000 € ont été attribués au milieu taurin alors même qu'une majorité de citoyens ont fait part de leur opposition à la corrida. Pour le CR, pas moins de 200 000 €. Sans oublier les généreuses donations de la ville d'Arles elle-même à hauteur, d'après nos informations, de près de 100 000 € pour la seule année 2013. Sans subvention, les corridas resteraient déficitaires même pour les grandes arènes et ne pourraient subsister. Il est temps de fermer le robinet ! Et d'enlever toutes les perfusions !

Concernant la question des enfants dans les arènes,

Il est inacceptable de laisser des enfants assister à des actes barbares susceptibles d'engendrer un traumatisme psychologique durable. Pour ne citer que lui, Hubert Montagner, psychophysiologiste, éthologue et spécialiste de la relation enfant-animal, estime que ce spectacle « est une forme de violence néfaste pour l'enfant ». Selon lui, « la mort d'un animal s'accompagne toujours chez l'enfant d'un trouble du sommeil et les blessures infligées au taureau peuvent être ressenties comme un véritable traumatisme ». Il est urgent d'interdire l'accès aux corridas aux enfants de moins de 16 ans. Et d'en finir avec des écoles indécentes où l'on apprend à torturer des animaux.

Concernant l'ONU,

Rappelons que la France est le 2e pays européen a avoir ratifié la Convention internationale relative aux droits de l'enfant et que ce traité est entré en vigueur dans notre pays le 2 septembre 1990. Rappelons également que l'Unicef, autrement dit le fonds des Nations unies pour l'enfance (une institution de l'ONU donc) s'appuie sur les dispositions et les principes de cette Convention pour défendre les droits des enfants, aider à répondre à leurs besoins essentiels et leur donner davantage d'opportunités de s'épanouir pleinement.

 

La Convention précise dans son introduction, que «l'enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d'une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une protection juridique appropriée». C'est ainsi que l'article 19 édicte notamment que l'Etat doit protéger l'enfant contre toute forme de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales. Dès lors, comment est-il possible que les enfants soient autorisés dans les arènes ?

 

Ce non sens ou plutôt cette aberration est d'autant plus étonnante que la commune d'Arles s'est vue attribuer le label "Ville amie des enfants" depuis 2006 par l'Unicef alors qu'elle ne les protège aucunement de la violence des arènes et va même jusqu'à financer des écoles de tauromachie où de jeunes enfants apprennent à torturer un animal !

 

Heureusement, les consciences semblent s'éveiller au sein du Comité de l'ONU pour les droits des enfants, qui a exprimé au début de cette année 2014 son opposition à la présence et à la participation d'enfants à la corrida, suite à un rapport présenté par la Fondation Franz Weber dans le cadre de sa campagne Enfance sans violence. Entre autres recommandations « Le Comité exorte l'Etat partie à mettre en place des mesures de sensibilisation en rapport à la violence physique et mentale liée à la tauromachie et son impact sur les enfants ». Nous souhaitons donc que l'Unicef France se positionne clairement et rapidement à ce sujet à travers la Commission consacrée à l'enfance sur notre territoire (créée en 2000) ainsi qu'à travers la Mission Enfance (créée en 2007), et déclare incompatibles avec la CIDE la présence des enfants dans les corridas tout autant que dans les écoles tauromachiques.

 

Il est grand temps de lever tous ces voiles qui permettent à la corrida d'exister et de répandre un message de violence insupportable auprès de notre jeunesse.

 

Nous tenons à remercier spécialement la Brigade anti-corrida de Marseille pour nous avoir offert cette tribune, pour sa présence sur le terrain et pour le travail d'investigation mené auprès du CR PACA qui a permis de mettre en lumière la gabegie d'argent public par des subventions honteusement attribuées. Nous tenons également à féliciter le CRAC Europe et la FLAC ainsi que toutes les associations qui y sont affiliées pour les efforts qu'ils mènent jour après jour dans cette lutte de longue haleine.

 

Merci à tous.

 

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© animalter
 

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© animalter

 

                 

 

 

 

QUI SOMMES-NOUS ?

 

Animalter est une association créée en 2011, à but non lucratif, dont l’objectif est d’informer les citoyens sur les pratiques préjudiciables aux animaux sur tous les sujets de la vie courante et de leur proposer des solutions alternatives accessibles et réalistes, pour un comportement plus responsable envers les animaux.

 

Les sujets abordés sont :

 

-          l’élevage industriel des animaux pour la consommation, pour leur fourrure ou leur peau,

-          les lieux d’enfermement forcé et d’exploitation des animaux (zoo, delphinarium, cirque, animalerie…)

-          les « spectacles » de cruauté comportant la mise à mort des animaux (corrida, combat de coqs…),

-          les produits testés sur les animaux (cosmétiques, solaires, ménagers…),

 

 

L’ÉQUIPE fondatrice

 

Président Trésorier : Nicolas DUHAMEL

Vice Présidente : Hélène DHAINAUT-COUSIEN

Secrétaire : Karine GIORDANA

Secrétaire adjoint : Gaël LECROQ

 

 

CONTACT

 

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