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Le 9 août 2013, nous avons visité 2 élevages de porcs du sud-ouest de la France. Les images saisies nous permettent de vous présenter les évolutions amenées par la nouvelle réglementation européenne obligatoire depuis le 1er janvier 2013 (1), de mettre en avant les non-conformités relevées dans ces 2 élevages et de vous faire part de nos positions consécutives sur l'élevage des porcs. Élevage 1, structure moderneSalle de maternité pendant 4 semainesLes truies mettent bas puis allaitent leurs petits, enfermées pendant 1 mois dans une cage, dite stalle individuelle, sur un sol en plastique dur. Il est important de signaler que les porcelets, peu après leur naissance, ont subi 3 mutilations successives :
Salle d'insémination pendant 3 semainesPassées les 4 semaines de maternité, les porcelets sont sevrés (fin de l'allaitement) et les truies sont enfermées à nouveau dans des cages individuelles, cette fois-ci pendant 3 semaines pour subir une insémination artificielle. Un vétérinaire intervient à ce moment pour effectuer une échographie sur chaque truie et s'assurer que l'insémination a fonctionné. Salle de gestation pendant 3 moisUne fois les 3 semaines écoulées, les truies passent 3 mois dans des enclos collectifs où elles peuvent circuler "librement" jusqu'à ce qu'elles soient placées en salle de maternité pour la mise bas. Et ainsi de suite sans interruption. Vous aurez compris que le temps de gestation d'une truie est de 3 mois et demi. Parc d'engraissement pendant 6 mois (pour les porcelets sevrés)Quant aux porcelets sevrés, ils sont placés en salle d'engraissement pendant 6 mois, délai qui correspond à l'âge d'abattage. Élevage 2, structure ancienneLe fonctionnement est identique à l'élevage 1, sauf en ce qui concerne la salle de gestation où les truies sont placées en enclos individuels (dérogation à l'enclos collectif autorisée par la norme 2013). Salle de maternité : 4 semainesSalle d'insémination : 3 semainesEnclos de gestation : 3 moisParc d'engraissement (pour les porcelets sevrés) : 6 moisNon-conformités relevées dans ces 2 élevages
Nos positions1. Sur les cages individuellesAvant la nouvelle réglementation 2013, les truies étaient constamment maintenues dans des stalles individuelles. Cette évolution est donc notable pour leur bien-être. Mais elle reste insuffisante car les truies passent encore 2 mois sur 5 enfermées sans autre possibilité que de se lever et se baisser. Cela engendre des blessures aux pattes et des problèmes de mal-être psychologique lié à l'enfermement, évidemment contraire à leurs besoins physiologiques. Il est également important de noter que près de 30% des élevages ne sont pas mis en conformité (2) et continuent à élever les truies en stalle toute leur vie. → Nous déplorons que l'Europe n'ait pas imposé des espaces libres pour chaque période de la vie des truies et que les autorités compétentes en France (services vétérinaires) ne contrôlent ni ne sanctionnent suffisamment les élevages en infraction. 2. Sur les matériaux de manipulationLa réglementation prévoit que les porcs doivent avoir un accès permanent à une quantité suffisante de matériaux permettant des activités de recherche et de manipulation, tels que la paille, le foin, le bois, la sciure de bois, le compost de champignons, la tourbe ou un mélange de ces matériaux qui ne compromette pas la santé des animaux. Sauf... nouvelle dérogation, si l'exploitation ne le permet pas (sic) ! → Il est regrettable que l'Europe ait émis des dérogations sur la présence de matières manipulables, pourtant garantes évidentes de bien-être animal. Par conséquent, dans les faits, les enclos sont stériles, vides de toute matière ou objets naturels permettant aux truies de s'occuper (manipuler, gratter, remuer, jouer...). 3. Sur les mutilationsLa réglementation 2013 prévoit que la section partielle de la queue et la réduction des coins (dents) ne peuvent pas être réalisées de façon routinière... sauf lorsqu'il existe des preuves que des blessures causées aux mamelles des truies ou aux oreilles ou aux queues d'autres porcs ont eu lieu. Dans les faits, ces mutilations sont effectuées de manière systématique, et si elles interviennent sur des porcelets âgés de moins de 7 jours, l'anesthésie n'est pas obligatoire... → Nous nous opposons à toutes formes de mutilations car celles-ci ne sont pas nécessaires si certaines règles simples sont respectées :
Les alternatives plus "respectueuses"© pmaf
Nous nous position contre la consommation de viande pour des raisons éthiques. Un cochon a tout autant le droit de vivre qu'un chien ou un chat. Toutefois, nous pensons qu'il est nécessaire que l'élevage évolue en parallèle de la prise de conscience de la population afin d'épargner des souffrances supplémentaires aux animaux exploités. Pour ces raisons, nous invitons tous les éleveurs à se reconvertir dans un élevage de porcs en plein air. Nous rejetons toute forme d'enfermement, en bâtiment, en stalle individuelle, et tout type de mutilation. Nous invitons les consommateurs à se renseigner sur les alternatives à la viande et, dans l'attente d'un éclair de compassion, à être très attentifs à leurs choix de consommation en privilégiant les labels :
Attention, pour les produits Label Rouge, il est essentiel que figure bien la mention "élevé en liberté" ou "en plein air".
Cette vidéo présente la démarche de l'un de ces éleveurs alternatifs :
© CIWF
Références(1)http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:047:0005:0013:FR:PDF(2)http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/30/un-quart-des-eleveurs-francais-de-truies-ne-respectent-pas-les-normes-europeennes_1824341_3244.htmlhttp://www.lafranceagricole.fr/actualite-agricole/porc-bien-etre-des-truies-la-france-mise-en-demeure-de-respecter-la-reglementation-68722.html(3)http://paillassonlecochon.com/pdf/posicastraPMAF_scienti.pdf(4)http://www.pleinchamp.com/elevage/porcs/actualites/vers-la-fin-de-la-castration-des-cochonshttp://www.univers-nature.com/actualite/agriculture-chasse/castration-des-porcs%C2%A0-entre-souffrance-et-aberration-economique-54379.html |
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Août 2013 : Visite de 2 élevages porcins aux normes européennes
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